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Exclusif
Examens médicaux•Exclusif•Techno

Télémédecine : le docteur à l’écran

Présente dans un nombre croissant de pays, la télémédecine permet de poser certains diagnostics simples et d’effectuer des suivis à distance, donc en épargnant au patient les déplacements et l’attente. C’est ce que fait Carena, une compagnie de Seattle qui, après s’être déplacée vers le patient en personne, le fait maintenant virtuellement.

« Nous pouvons dire que nous devons une partie de notre succès à notre ADN, illustre le Dr Robert Bernstein, vice-président de Carena. Au début, il s’agissait d’une clinique familiale, puis, il y a une dizaine années, soit au moment où je suis arrivé, nous nous sommes mis à faire des visites à domicile. »

Leurs clients étaient souvent de grandes entreprises offrant une couverture en santé à leurs employés. Rappelons que les services de santé sont essentiellement privés aux États-Unis, et qu’une assurance est à la fois essentielle et extrêmement coûteuse.

Or, les visites à domicile, en plus d’éviter de remplir des salles d’attente, s’avéraient moins onéreuses pour les assureurs. « Sans compter que les patients préfèrent de loin nous recevoir chez eux pour toutes les choses simples qui ne nécessitent pas d’appareils d’examen sophistiqués », ajoute le médecin porte-parole de Carena.

Reproduire le modèle

Avec les années, la technologie a évolué, permettant les rencontres virtuelles. « Nous avions déjà élaboré des lignes de conduite très strictes concernant les cas qui nécessitaient des soins plus poussés que nous ne pouvions pas prodiguer chez les patients. Nous avons appliqué la même méthode, en réduisant les paramètres auxquels nous avons accès lors d’une visite virtuelle, afin que notre offre comporte le moins de risques d’erreur possible », expose M. Bernstein.

En cas de doute, de contre-indication : on vous envoie voir un médecin. « Mais il y a des cas, comme les infections urinaires chez les femmes adultes, qui sont très faciles à diagnostiquer », détaille le médecin, qui explique qu’il ne reste alors qu’à prescrire des antibiotiques.

Évolution des soins à distance

Éventuellement, l’offre de services comme ceux de Carena est appelée à changer. « Bientôt, les gens pourront se procurer de petites caméras pour l’examen des oreilles à distance, par exemple. Ou alors des stéthoscopes qui se synchronisent à un téléphone ou à un ordinateur. On pourra alors élargir l’éventail des diagnostics que nous pouvons effectuer à distance. »

De même, le médecin imagine d’éventuels partenariats avec des pharmaciens qui pourraient mesurer certains symptômes et signes vitaux avant que ne soit prescrit un traitement, afin de s’assurer que le diagnostic est juste.

Résistance

Contrairement à d’autres entreprises du même genre, Carena n’opère pas comme une clinique indépendante. Elle vend plutôt ses services aux hôpitaux et aux cliniques, qui hébergent sur leur site une page menant au service de télémédecine.

« Il y a deux raisons à cela, explique le Dr Bernstein. D’abord, ça évite de fragmenter les soins. Le médecin de famille ou traitant aura accès à ce qui résulte de cette consultation, et celui qui prodigue la visite virtuelle a lui aussi accès au dossier complet du patient. Ensuite, le patient est plus en confiance s’il visite le site de son institution, qui lui est familière, et dont il sait qu’elle est un gage de soins de qualité. »

Enfin, cette association est aussi un gage de services de qualité, hors d’un contexte de rentabilité et de compétition d’affaires qui pourrait pousser une clinique virtuelle à errer dans son diagnostic afin de plaire au patient, et pour qu’il revienne. En se mettant au service du système de santé, Carena évacue la compétition qui pourrait venir altérer la qualité de la relation entre médecin et patient.

Il y a malgré cela un courant de résistance dans certains États américains, où la compagnie ne peut toujours pas offrir ses services. Sous prétexte de s’assurer de la qualité des soins, plusieurs ordres de médecins refusent l’accès à Carena.

Le motif est noble, mais le Dr Bernstein suspecte qu’il en cache un autre. « Peut-être que certains ont peur de perdre leur clientèle… »

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Alzheimer•Exclusif

10 découvertes sur la maladie d’Alzheimer

Dans le cadre de la Journée mondiale de la maladie d’Alzheimer, le 21 septembre dernier, AvantÂge, le centre de promotion de la santé des aînés de l’IUGM*, a présenté une conférence de la Dre Sylvie Belleville** devant quelque 160 personnes. Intitulé « Maladie d’Alzheimer : 10 percées importantes des 10 dernières années », l’exposé offrait un tour d’horizon complet des grandes découvertes réalisées à travers le monde sur cette maladie, notamment dans le domaine des neurosciences, du diagnostic précoce, de la prévention et des interventions non pharmacologiques.

Nous y avons appris que 50 % des cas de la maladie d’Alzheimer seraient liés à des causes modifiables, notamment le fardeau vasculaire (diabète, obésité, tabagisme, hypertension), la sédentarité et la faible activité cognitive. Par conséquent, selon les plus récents résultats de recherche, les personnes plus éduquées, stimulées intellectuellement, ayant un réseau social riche, pratiquant des activités physiques et ayant une bonne santé vasculaire seraient mieux protégées contre l’impact du vieillissement cérébral et de la dégénérescence du cerveau, ainsi que contre l’apparition de maladies cognitives telle la maladie d’Alzheimer.

Bonne nouvelle, car si nous ne pouvons pas choisir notre génétique, nous pouvons choisir notre style de vie et nous aider à nous protéger contre cette maladie en plein essor : au Canada, 750 000 personnes en sont atteintes. D’ici 15 ans, ce nombre doublera.

Les gens présents ont aussi appris que, selon les données de recherche, peu importe notre âge ou le fait que nous ayons déjà des troubles cognitifs légers ou non, il est possible d’augmenter la plasticité cérébrale dans les stades précoces de la maladie d’Alzheimer. En gros, il s’agit de conditionner des parties du cerveau à faire le travail d’autres qui ne fonctionneraient plus aussi bien. Sachant que la plasticité aide la personne atteinte à repousser dans le temps les effets de la maladie, nous avons tout intérêt à la développer.

Lors de la conférence, les 10 percées suivantes ont été discutées :

  • Le diagnostic de la maladie se fait environ 10 à 15 ans après son apparition dans le cerveau.
  • Des tests simples et non invasifs permettent de devancer le diagnostic de 2 à 4 ans.
  • 50 % des cas de maladie d’Alzheimer sont liés à des causes modifiables.
  • Certaines personnes ont la pathologie de la maladie d’Alzheimer mais aucun symptôme.
  • Les femmes sont plus susceptibles de développer la maladie.
  • Retirer l’amyloïde du cerveau n’a aucun impact sur les symptômes.
  • La maladie se propagerait dans le cerveau de neurones en neurones.
  • Il est possible d’augmenter la plasticité cérébrale dans les stades précoces de la maladie d’Alzheimer.
  • Ce sont les troubles du comportement – et non de la mémoire – qui précipitent l’institutionnalisation des personnes atteintes de démence.
  • Stimuler les souvenirs anciens (moins affectés par la maladie que les plus récents) permet de calmer les patients et de leur donner des repères qui les apaisent.

 

Il est possible de visionner la conférence sur YouTube ou de télécharger gratuitement les diapositives de la conférencière en cliquant ici. 

Pour en savoir plus sur AvantÂge

AvantÂge offre plusieurs conférences gratuites et des formations spécialisées basées sur les plus récents résultats de recherche. Elles s’adressent aux gens de 55 ans et plus et débuteront le 5 octobre.

Site Web et infolettre

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 * Institut universitaire de gériatrie de Montréal du CIUSSS Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal

 ** Dre Sylvie Belleville, Ph. D., chercheuse, directrice du Centre de recherche de l’IUGM, professeure au Département de psychologie de l’Université de Montréal, codirectrice du Consortium pour l’identification précoce de la maladie d’Alzheimer – Québec (CIMA-Q) et spécialiste de renommée mondiale de la mémoire.

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Exclusif•Santé sexuelle•Techno

Santé sexuelle : la bonne information

À une époque où le Web recèle une montagne d’information, il est parfois difficile de faire le tri entre les données valables et ce qui devrait être ignoré. C’est particulièrement vrai en matière de santé et de sexualité, domaines où les légendes urbaines foisonnent.

La Société des obstétriciens et gynécologues du Canada tente de répondre à ce problème à sa manière. « C’est dans la mission de la Société d’informer la population », expose sa porte-parole, Christine Butt. Depuis quelques années, l’organisme produit donc des sites et des applications très bien conçus qui s’adressent au public, afin qu’il puisse être mieux équipé au moment de prendre des décisions concernant sa vie sexuelle.

Sélectionné parmi les 10 meilleurs sites de santé au Canada en 2014, masexualite.ca contient énormément d’information utile. « Une information qui a des bases scientifiques, et qui est cautionnée par le milieu médical », précise Mme Butt.

« En matière de santé sexuelle, poursuit-elle, il est essentiel de faire de la prévention, car nous allons rarement chez le médecin avant que les problèmes se présentent; trop souvent, nous y allons quand il est trop tard. Nos sites et nos applications servent à fournir l’information utile alors qu’il est encore temps. »

Information+ludification

Plusieurs applications et fonctions de masexualite.ca s’appuient sur la ludification afin de faire passer le message. « Comme nous nous adressons à une clientèle assez jeune, nous utilisons son langage », résume la porte-parole. On trouve donc ici des jeux liés à certaines connaissances de base concernant la sexualité (l’anatomie, par exemple). De même qu’on peut s’informer sur différentes formes de contraception, les ITSS, la prévention des grossesses, le VPH, etc.

Attention cependant : il ne s’agit pas d’un site qui vient remplacer un cours sur la sexualité, puisque ce dernier devrait, comme nous le disait la sexologue Jocelyne Robert, aller au-delà de la simple plomberie. Mais comme les autres productions de la Société des gynécologues et obstétriciens du Canada, il remplit son rôle social en employant le langage des technologies contemporaines afin de diffuser une information de qualité à une population qui, si on en juge par l’augmentation des ITSS, a plus que jamais besoin qu’on lui donne l’heure juste.

« C’est un outil dont peuvent se servir les parents, les professeurs. Nous essayons de le garder à jour le plus possible, autant sur le fond que dans la forme. Un site comme masexualite.ca est appelé à changer au fil du temps pour s’adapter. »

Pour paraphraser le slogan d’un site de la Société à propos du VPH, qu’on vient justement de rénover pour le mettre au goût du jour et rendre l’expérience de l’utilisateur plus conviviale : l’important, c’est de passer le message, pas le virus.

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Exclusif•Techno

Doctr : l’application qui guide les patients

Finie, la loterie des urgences et des cliniques sans rendez-vous. L’application Doctr propose une vue d’ensemble sur l’achalandage de ces points de chute du milieu de la santé afin de réduire le temps d’attente des patients.

Lancée en juillet, l’application Doctr (offerte sur les plateformes iOS et Android) géolocalise l’utilisateur et lui propose les cliniques et urgences les plus rapprochées, selon le temps d’attente dans chacune d’elles.

«Nous obtenons l’information à partir des bases de données du milieu, mais nous sommes en pourparlers avec le ministère de la Santé pour obtenir des données mises à jour plus fréquemment. Il y a aussi certaines régions pour lesquelles nous n’avons pas accès aux données, explique Stéphane Boyer, coconcepteur de l’appli. Le but, c’est d’avoir la collaboration du Ministère afin de pouvoir faire des mises à jour toutes les heures, pour toutes les salles d’urgence du Québec.»

Développée par quatre Montréalais dans leurs temps libres (mais ils sont maintenant cinq à y travailler), l’appli Doctr s’avère l’alliée des utilisateurs, mais pourrait aussi aider les administrateurs du milieu de la santé, car elle entraîne des services plus efficaces, à une époque où le rendement dans la santé est une donnée non seulement humaine, mais aussi économique et politique.

Pour le moment, 3000 urgences, cliniques et CLSC sont répertoriés dans les bases de données. Mais ce n’est pas fini. «Cet automne, nous travaillons à créer une plateforme où les cliniques vont pouvoir s’inscrire, puisque plusieurs nous ont contactés cet été pour que nous les ajoutions», raconte M. Boyer.

Bottin santé et modèle d’affaires

Un peu plus qu’un outil pour rendre sa visite à l’urgence plus efficace, Doctr tient aussi lieu de bottin santé, répertoriant cliniques, services et l’ensemble des ressources nécessaires en la matière. «Avec notre plateforme, les cliniques pourront se joindre à cette liste, détailler l’ensemble de leurs services, leurs heures d’ouverture et même inclure des liens pour la prise de rendez-vous», expose le cofondateur.

Interrogé quant au modèle d’affaires de Doctr et à la possibilité de vendre de l’espace publicitaire aux cliniques privées, M. Boyer avoue ignorer la manière exacte dont ses quatre associés et lui (qui occupent tous un emploi à temps plein) pourraient générer des revenus. «Notre priorité, c’est d’améliorer le produit. Autrement, on veut que ça reste gratuit pour le patient. On sait que le financement public n’est pas évident. La publicité, ce n’est pas ce qu’on priorise non plus… Honnêtement, on ne sait pas encore comment, et même si on parviendra à générer des revenus.»

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Exclusif•Santé sexuelle

Éducation sexuelle : un impératif de société

Tandis qu’est lancé, pour une période de deux ans, un projet pilote pour ramener l’éducation sexuelle dans les écoles du Québec, la nouvelle réédition de la série d’ouvrages Ma sexualité de la sexologue Jocelyne Robert, 30 ans après sa première parution, expose la nécessaire transmission d’une information objective, factuelle et de qualité en la matière.

Entretien avec l’auteure à propos des impératifs entourant l’enseignement de cet universel domaine de l’intime.

Jocelyne Robert, pourquoi est-il nécessaire de ramener l’éducation sexuelle à l’école?

Sans minimiser le travail des parents, parce qu’il ne s’en fait pas d’autre que celle, implicite, qui est livrée par les médias, Internet, la porno. C’est nécessaire parce qu’il n’y a plus rien qui vient rivaliser avec le message ambiant sur la sexualité dans l’univers des enfants et des adolescents. C’est un lieu qui a été laissé vacant, et le besoin est énorme.

On le sait, il y a une nette augmentation des ITSS depuis 10 ans, donc depuis la disparition de l’éducation à la sexualité. Surtout chez les jeunes. Il y a un retour de la pensée magique : la nécessité de se protéger n’est plus présente dans les messages à propos de la sexualité – même si la sexualité, c’est loin de se résumer à ça.

C’est important de ramener la notion de plaisir dans la responsabilité. La dernière année, avec la déferlante des agressions non dénoncées, a bien démontré l’importance de l’éducation sexuelle afin de couvrir des notions comme le consentement.

Ensemble, toutes ces choses forment une sorte de clameur qui illustre le besoin d’un retour de l’éducation à la sexualité.

Plusieurs parents considèrent que ce sont eux qui devraient prodiguer cet enseignement, pas l’école. Qu’est-ce que ça change d’avoir une personne extérieure à la famille pour le faire?

Il ne faut pas voir ça autrement que comme un complément à ce que la famille peut faire. Il n’est pas question de remplacer, d’évacuer. Au contraire, l’école devrait être un soutien, et la famille devrait s’informer de ce qui se fait à l’école et compléter à la maison, de manière plus personnalisée, l’accompagnement de l’enfant.

Mais l’école, elle, est un lieu objectif, alors que la famille ne l’est pas. On n’est jamais objectif face à ce qui arrive à ses enfants, il y a toujours une charge émotive, affective, qui vient colorer le message. Ce n’est pas mauvais. Mais parfois ça peut nuire, et on peut être moins bon dans notre transmission d’information sur la sexualité si on est chamboulé affectivement.

Enfin, l’école a un regard très large sur l’éducation à la sexualité. Le parent, lui, va témoigner de valeurs sexuelles par ce qu’il est. Il va transmettre des valeurs sur l’amour, l’engagement. Mais l’éducation sexuelle, c’est aussi une éducation aux rapports non sexistes, à l’homosexualité, c’est une manière de développer la fierté d’être un garçon, une fille, d’expliquer la notion de consentement, évoquée plus tôt. C’est très large, et surtout, ça va au-delà de l’anatomie.

Quels sont les grands axes de ce que devrait couvrir l’éducation à la sexualité?

D’abord, livrer une information juste, limpide, et scientifique. Certains parents s’inquiètent qu’on y parle d’homosexualité. Sauf que c’est un fait. Ça existe. C’est une information scientifique, objective. Ils ne devraient pas s’inquiéter : l’école n’est pas là pour promouvoir, mais pour informer.

Ensuite, il y a la transmission de valeurs. Comment peut-on faire cela sans heurter les sensibilités des différentes minorités religieuses et culturelles? En transmettant des valeurs humanistes. C’est-à-dire ce qui prime dans nos sociétés : l’égalité, le consentement, le respect.

L’objectif de ce cours, c’est d’être fier de ce qu’on est, d’être capable de s’assumer, de respecter et de se faire respecter. Ce n’est pas de savoir ce que sont les ITSS; ça, c’est un moyen. Si je suis bien informé, au bout du compte, je serai mieux dans ma peau.

Mais si on parle d’ITSS, il faut aussi dire qu’il existe un coût social à l’ignorance en matière de sexualité.

Absolument! Il y a un coût humain, personnel : on se fera beaucoup plus blesser si on est ignorant, et on risque de se retrouver dans des situations bouleversantes, parfois même dramatiques. On ne devrait pas évacuer cette question du coût social non plus, parce qu’elle fait partie du problème. Des grossesses non désirées, des ITSS, des gens «fuckés» par des événements troublants : c’est le système de santé, entre autres, qui absorbe le coût de cette ignorance.

Vous le mentionnez souvent : il y a plusieurs aspects de la sexualité qui sont encore difficiles à aborder. Comme le plaisir. Vos livres d’éducation à la sexualité sont de nouveau réédités cet automne. Ça aussi, ça démontre qu’il y a un besoin d’éducation, non?

Sans doute. C’est un précédent au Québec : jamais une collection n’a été rééditée régulièrement pendant 30 ans. Le fond demeure le même, car le développement psychosexuel des enfants, selon l’âge, n’a pas changé. Mais on a révisé le contenu : on évoque des choses qui n’existaient pas autrefois, comme tout ce qui a trait aux technologies contemporaines. Et aujourd’hui, à 9 ans, presque tous les enfants ont été en contact avec la porno. Il faut donc expliquer ce que c’est, proposer des solutions de rechange, développer leur sens critique. Il faut qu’ils sachent que ce qu’ils voient n’est pas vrai, que c’est un marché.

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Alimentation/ nutrition•Exclusif•Santé générale•Santé mentale

4 idées santé pour profiter de la rentrée

La fin de l’été marque le retour à la vie normale et à ses horaires échevelés. C’est aussi le moment idéal pour s’installer dans une routine basée sur de bonnes habitudes. Voici donc quelques idées pour éviter les affres du stress et vous assurer d’entamer cette rentrée du bon pied, avec un peu d’aide d’applications conçues pour prodiguer conseils et motivation.

Méditez

Les chercheurs de l’Université John Hopkins à Baltimore ont récemment démontré que la méditation a des effets bénéfiques sur la santé mentale. Elle permettrait de réduire le stress, l’anxiété, mais aussi la douleur.

La méditation fait aussi partie des recommandations de l’Association canadienne pour la santé mentale afin d’alléger la charge que représente l’afflux constant de pensées qui concernent nos ennuis, le travail, les choses à faire, etc.

La méthode la plus communément employée désormais s’appelle méditation pleine conscience; de nombreux chefs d’entreprise technologique entament d’ailleurs leur journée par une séance de ce genre. Plusieurs guides et applications permettent de mieux comprendre cette technique (celle du psychiatre français Christophe André, Méditer avec Christophe André, est particulièrement simple et bien faite).

Planifiez vos repas

La recette idéale pour mal manger, c’est de réaliser à 17h qu’on n’a rien au frigo, qu’on n’a aucune idée quoi préparer… et qu’on a déjà faim.

Il n’est pas nécessaire de tout acheter à l’avance, mais mieux vaut prévoir les repas de la semaine afin de ne pas être pris au dépourvu, et de garder un certain équilibre alimentaire. L’important n’est pas de manger parfaitement, soulignent les nutritionnistes, mais d’avoir du plaisir en mangeant une nourriture qui, le plus souvent, est composée d’aliments non transformés, si possibles cuisinés à la maison.

Avant d’établir son menu, on examine d’abord son agenda, pour éviter de prévoir un repas complexe un soir où on a un 5 à 7 ou un rendez-vous chez le chiro en fin de journée.

En manque d’inspiration? Ça tombe bien: les sites de cuisine pullulent. Pensons à celui de Ricardo, qui comprend plusieurs recettes rapides, prêtes en 30 minutes et moins. Il existe aussi des applications très efficaces, dont certaines prisées par les nutritionnistes. Et la plupart permettent d’intégrer son menu de la semaine, sa liste d’épicerie, etc.

Motivez-vous

Les scientifiques qui étudient le comportement humain affirment qu’il faut 66 jours pour ancrer une bonne habitude dans son quotidien. Les mauvaises langues répondent qu’il faut moins de 6 minutes pour la perdre.

Il est donc essentiel de trouver des sources de motivation afin de rester sur la bonne voie. Se fixer des objectifs clairs, avoir un plan: tout cela est évidemment nécessaire. Mais il faut aussi se prévoir des plages de laisser-aller pour ne pas sombrer dans l’excès de zèle.

Pour vous motiver, dites à votre entourage ce que vous comptez faire. Vos proches vous encourageront, et vous serez moins enclin à céder à la tentation si vous vous savez observé.

Pour le sport, pour cesser de fumer ou pour changer ses habitudes alimentaires, une panoplie de professionnels offrent d’excellents services, et du soutien.

Des applications peuvent aussi vous venir en aide pour presque tout, d’un seul coup. Coach.me et Way of Life comptent parmi les plus efficaces du genre. Elles vous accompagneront dans votre vie courante afin de vous aider à demeurer motivé en tout temps.

Apprenez pour le plaisir

Un nouveau sport, le dessin, un instrument de musique. Apprendre est un excellent moyen de stimuler son cerveau et de repousser les effets du vieillissement sur celui-ci.

S’informer, lire sur l’histoire, s’inscrire à un cours à l’université : le savoir n’a pas d’âge.

Et pourquoi ne pas apprendre une langue? Vous pouvez même commencer à la maison, avec Duolingo. L’application est remarquable, et permet d’apprendre les rudiments d’une langue écrite et parlée du même coup, grâce à un impressionnant système de reconnaissance vocale. Vous recevrez des courriels de rappel, des notifications… Les cours sont extrêmement bien construits, vous permettant d’établir les bases d’une langue avant votre prochain voyage en Autriche, en Italie ou au Guatemala.

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Alimentation/ nutrition•Exclusif•Techno

Les applis des experts : mieux manger

Les spécialistes de la santé sont les mieux placés pour juger de la qualité des applications qui concernent leur champ d’expertise. Nous avons donc demandé à plusieurs d’entre eux de dévoiler à nos lecteurs une appli qu’ils utilisent, et dont ils croient qu’elle recèle les plus efficaces outils pour améliorer notre état de santé.

Troisième de la série : l’appli de la docteure en nutrition

Karine Gravel a porté son intérêt pour l’alimentation jusqu’au plus haut niveau d’érudition en complétant un doctorat en nutrition après avoir terminé des études collégiales en arts plastiques, puis une formation à l’école des métiers d’arts. D’où, sans doute, son inclination pour l’apparence des aliments (c’est le sujet de sa thèse de doctorat), mais aussi son penchant pour le plaisir et l’inventivité entourant la nourriture.

Pas étonnant, donc, que l’application qu’elle propose serve plutôt de vecteur à la créativité alimentaire qu’à faire le décompte des calories qu’on ingère.

« Beaucoup d’applications en nutrition sont des diètes amaigrissantes électroniques déguisées! Ces applications peuvent être pratiques pour estimer ses calories, ses apports en différents nutriments et sa dépense énergétique, explique-t-elle. Toutefois, je les considère comme éducatives, et surtout temporaires. Autrement, le contrôle excessif ou la privation n’amènent pas toujours les effets escomptés à long terme. »

Elle poursuit : « Dans ma pratique professionnelle, je considère l’alimentation de façon globale. Mon slogan “Se nourrir, se réunir, se faire plaisir” reflète cette vision. En plus de combler nos besoins physiologiques, manger doit aussi satisfaire nos besoins sociaux et psychologiques. De cette façon, on mange plus heureux et c’est bon pour la santé! »

Son choix d’application : Kitchen Stories.

Gratuite, disponible sur les plateformes OS et Android, l’application est belle, son design épuré. Elle propose, dans une myriade de langues (du français au vietnamien, en passant par le turc, le tchèque et le catalan) des recettes en tous genres, qui mettent l’accent sur le plaisir de manger, de faire ses propres repas, en toute simplicité.

Les recettes y sont présentées sous forme de vidéos, ou alors en photos accompagnées de textes explicatifs, et l’application comprend aussi une section astuces. « On y apprend comment lever des filets de poisson ou faire une ganache », détaille la docteure en nutrition.

« Mais, ce qui, à mon avis, rend Kitchen Stories unique, poursuit-elle, c’est la possibilité d’y partager ses propres recettes entre passionnés de cuisine ». L’application devient alors une communauté de cuisiniers amateurs. Et une source d’inspiration sans fin.

Ajoutez-y une section « Panier » qui permet d’y faire sa liste d’épicerie, et vous obtenez un partenaire quotidien dans l’élaboration de menus qui excitent l’imagination et incitent à manger sainement en évitant la routine.

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Exclusif•Les maladies

Migraines : la tortueuse route du traitement

Même si, comme on a pu le voir dans la première partie de cet entretien avec la Dre Élizabeth Leroux, on commence à mieux cerner ce qui se produit lors d’une crise de migraine, les traitements demeurent encore flous. Essais et erreurs à répétition sont parfois à l’origine d’une importante frustration chez les patients.

Mais la neurologue spécialisée en médecine des céphalées et auteure de La migraine. Au-delà du mal de tête (Éditions Trécarré, 2015) insiste : il ne faut pas baisser les bras, même si la route est parfois longue et ardue.

Dre Leroux, au terme de la première partie de notre entrevue, vous évoquiez un traitement expérimental sur lequel planchent présentement les pharmaceutiques. En quoi consiste-t-il, comment opère-t-il?

Ce sont des anticorps qui empêcheraient la substance inflammatoire de faire effet. C’est un agent biologique, donc, et non pharmacologique. Une nouvelle approche, en ce moment à l’essai. [NDLR : Vous pouvez chercher «CGRP antibodies» pour en savoir plus.]

C’est complexe…

Oui, et c’est beaucoup ce qui rend ça difficile à expliquer au patient, parce qu’il faut avoir une connaissance du fonctionnement du cerveau pour bien saisir comment opèrent les migraines. On ne peut pas dire : c’est cassé, on va mettre un plâtre et ça va se ressouder… Le niveau de complexité fait que même pour des professionnels de la santé, c’est parfois confondant.

Est-ce qu’on sait pourquoi des gens souffrent de migraines et d’autres pas? Est-ce génétique?

C’est sûr qu’il y a un facteur génétique. Mais je ne crois pas qu’on trouve jamais un gène de la migraine, parce que c’est trop fréquent : ce n’est pas une maladie rare avec un gène pur. C’est une maladie très commune pour laquelle on va probablement trouver un paquet de gènes de prédisposition, qui augmentent les chances d’en souffrir. Il y a des familles de migraineux, mais aussi des gens qui sont les seuls à en souffrir au sein d’une même famille.

Comme s’ils héritaient d’une série de gènes qui les prédisposent aux migraines, jusqu’à une sorte de point de rupture…

Oui, et c’est évidemment très frustrant quand on est le seul dans sa famille à souffrir de migraines.

Il est beaucoup question des habitudes de vie dans la prévention des migraines. Comment a-t-on fini par comprendre les liens entre les deux?

Le cerveau baigne dans son environnement. Donc, quand on cherche à trouver ce qui peut provoquer des crises, on va s’intéresser au cycle hormonal, à l’ingestion de certains aliments, à la gestion des émotions et du stress.

Ce sont des facteurs prédominants, mais chaque patient est sensible à des facteurs qui lui sont propres. Certains n’en sont pas conscients, puis on leur en parle, et s’ils s’observent, tiennent un calendrier de leurs crises, et notent que certaines de ces choses peuvent les influencer, alors ça les encourage à modifier leurs habitudes.

Évidemment, les gens qui sont sensibles à la pression atmosphérique n’y peuvent rien, mais on peut toujours essayer de diminuer les facteurs qu’on contrôle. Cela dit, il y a des patients qui ont des modes de vie monastiques et qui ont quand même des crises.

Du côté des traitements, qu’est-ce qui est efficace?

Il y a deux types de traitements : pour les crises et pour la prévention. Et il y a beaucoup de choix, et de formes (comprimés, suppositoires, injections). Il revient donc au médecin de discuter avec le patient pour voir ce qui est la bonne combinaison pour lui. Une fois qu’on a trouvé ce qui convient, si les migraines sont fréquentes, on doit aller en traitement préventif, et là c’est autre chose : on prend un traitement tous les jours pour que le cerveau se calme et cesse de déclencher des crises.

Les patients sont souvent assez déçus quand on leur dit qu’on ne peut pas guérir les migraines et qu’on leur présente un traitement à long terme. Mais jusqu’à maintenant, la seule chose qui peut guérir la migraine, c’est la ménopause, quand les hormones sont en cause. J’ai beaucoup de patientes qui attendent ce moment en se disant : «J’ai hâte d’être libérée.» Mais parfois, ça ne fonctionne pas…

Le problème avec les traitements préventifs – et c’est ce qui décourage les patients : on ne sait pas pourquoi ils fonctionnent. Ce sont des traitements conçus pour autre chose, comme l’hypertension, l’épilepsie, la dépression, et les patients disent : «Je n’ai aucun de ces problèmes, alors pourquoi je prendrais ça?» [NDLR : On a découvert, souvent par hasard, que ces médicaments fonctionnaient pour réduire les migraines chez certains patients, donc les médecins proposent d’en faire l’essai, pour voir.]

On ne sait pas quoi donner à quel patient, qui va bien répondre à quoi, alors il y a beaucoup d’essais et d’erreurs. C’est un long parcours, il n’y a pas de traitement absolu.

Il y a aussi certains traitements qui peuvent paraître farfelus, comme le Botox.

C’est sûr. Les personnes migraineuses chroniques sont à 80 % des femmes. Quand je leur propose du Botox pour se soigner, elles me disent : «D’où ça sort, ça?» Mais c’est là aussi un effet de hasard, parce qu’on a découvert que certaines femmes qui en ont reçu pour des motifs cosmétiques ont noté que leurs migraines s’amélioraient. J’ai des patientes en clinique de Botox chez qui j’avais essayé jusqu’à six ou sept traitements préventifs oraux, et qui passent de 10 à 15 crises par mois à 5 ou 6 après le Botox. Ce bénéfice a été remis en cause par plein de gens, y compris des médecins et des compagnies d’assurance, qui disaient qu’il s’agissait d’un placebo, mais l’effet du Botox a été démontré, il s’observe de manière très nette chez un pourcentage important de patients. Mais comme pour bien d’autres traitements, on ne sait pas exactement pourquoi ça fonctionne…

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À lire : Les migraines, un mal à comprendre

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Exclusif•Les maladies

Les migraines, un mal à comprendre

Longtemps victimes de l’ignorance qui entoure leur problème de santé, les personnes atteintes de migraines peuvent désormais compter sur une recherche qui avance, mais aussi sur des praticiens de la santé qui les aident à mieux comprendre leur condition pour apprendre à vivre avec elle.

Pour ceux qui ne l’ont jamais vécue, la migraine est difficile à imaginer, tant ses effets ne s’apparentent qu’en partie aux maux de tête habituels, la douleur décuplée, et accompagnée de symptômes incapacitants, comme des nausées et une intolérance à la lumière et aux sons.

Cette incompréhension, ainsi que la difficulté d’effectuer un diagnostic fiable, ont longtemps été la source d’injustices pour les migraineux. Montrés du doigt comme étant capricieux, parfois incapables de recevoir une aide appropriée de la part de leur médecin, plusieurs souffrent encore en silence.

Neurologue spécialisée en médecine des céphalées, la Dre Élizabeth Leroux signe un ouvrage éclairant – et accessible – sur la question : La migraine. Au-delà du mal de tête (Éditions Trécarré, 2015). Elle souhaite venir en aide aux gens qui souffrent de ce trouble en faisant partager son savoir. La clé de la réussite du traitement étant de mieux saisir comment opèrent les migraines.

D’où cette longue entrevue, dont voici la première partie.

Dre Leroux, pourquoi a-t-on longtemps considéré les migraineux comme des geignards?

Quand les médecins observent une maladie, ils aiment avoir le plus de preuves possible pour bien comprendre. Avec les maladies neurologiques en général, les preuves objectives sont parfois manquantes. Avec la sclérose en plaques, on voit des plaques; avec l’épilepsie, on peut aussi voir ce qui se passe. Mais pour la migraine ou les troubles douloureux en général, on n’a pas encore de technique qui nous permet de voir ce qui se trame dans le cerveau, alors il faut s’en remettre au rapport verbal du patient. Beaucoup de médecins sont mal à l’aise avec ça, parce qu’un patient pourrait tout à fait dire : « Ah oui, moi j’ai ci ou ça », et finalement ce n’est pas exact, ou pas vrai.

La méfiance des médecins a été justifiée un certain temps, mais maintenant qu’on a des évidences scientifiques plus fortes et une meilleure compréhension de la maladie, ça paraît injustifié de prétendre que les migraines sont uniquement psychosomatiques ou psychologiques. Cette attitude empêche les patients d’avoir accès à des soins adaptés qui existent.

Dans votre livre, vous insistez sur l’inutilité de certains examens pour diagnostiquer les migraines, comme l’imagerie (scans). Pourquoi?

La priorité du médecin qui rencontre un patient avec un mal de tête, c’est de s’assurer que rien d’autre n’est en train d’endommager le cerveau. Parce que les maux de tête peuvent aussi être causés par des tumeurs, des infections et des abcès. Mais en général, avec un questionnaire, on est capable de reconnaître quelqu’un qui a des crises de migraines parce que l’histoire est assez typique. Alors, il n’y a pas de raisons de faire une imagerie [NDLR : les migraines sont indétectables avec les scans].

Pourquoi c’est important d’insister là-dessus? Parce qu’il y a tellement de migraineux que si on commence à faire des imageries à tout le monde, ça va coûter très cher, et ça ne rapporte rien. Les recommandations officielles, tant de l’association américaine de neurologie que de la campagne Choisir avec soin, qui a pour objectif d’éviter les traitements et examens inutiles au Canada, recommandent de ne pas faire d’investigation par imagerie. Mais souvent, les médecins le font parce que c’est plus facile, et parce que c’est ce que le patient veut aussi. S’asseoir et expliquer, ça prend beaucoup de temps. Prescrire un scan, ça prend une minute.

Il existe plusieurs sortes de migraines : épisodiques, régulières… Certaines sont liées à différents problèmes de santé. Si on veut faire simple, qu’est-ce qui différencie une migraine d’un mal de tête normal?

L’intensité d’une céphalée de tension (un mal de tête normal) est beaucoup moins forte. Ce mal de tête de pression va souvent se trouver des deux côtés de la tête, en cerceau, contrairement à la migraine qui commence d’un côté. Et puis il y a les symptômes typiques des migraines que les gens qui ont des céphalées de tension n’ont pas : nausées, vomissements, intolérance aux sons et à la lumière.

Est-ce parce que presque tout le monde a déjà eu des maux de tête et qu’on s’imagine que les migraines, c’est la même chose que les migraineux ne sont pas pris au sérieux?

C’est une des raisons. Une personne qui a des céphalées ordinaires va dire : « Moi, quand j’ai mal à la tête, je ne suis pas comme toi, je ne comprends pas ce que tu me dis quand tu parles de maux de cœur, de lumière qui dérange. » Et souvent les gens ont tendance à s’attribuer une résistance plus grande : « Regarde, moi, quand j’ai mal à la tête, je travaille quand même. Pourquoi pas toi? »

En termes de prévalence, il semble que les femmes soient plus souvent victimes de migraines que les hommes. Est-ce parce qu’elles en parlent plus à leur médecin qu’on obtient ce genre de statistiques ou parce qu’elles en souffrent plus?

On croit qu’elles en souffrent plus. Les raisons hormonales sont probablement un facteur associé très important, mais il y a aussi un effet de l’estrogène sur le cerveau qui va au-delà du cycle menstruel, et qui explique sans doute pourquoi les femmes sont plus sujettes. Les femmes rapportent aussi plus souvent les symptômes à leur médecin que les hommes, qui ont tendance à s’isoler et à attendre que ça passe. Mais des études de prévalence épidémiologique ont été faites dans plusieurs pays, et ça s’est répété partout : une prévalence de 3 à 4 femmes pour 1 homme.

Est-ce qu’on sait d’où viennent les migraines, ce qui les provoque?

Ce qui les provoque, on ne le comprend pas encore. Imaginez une cascade : l’endroit où se trouve sa source n’est pas très clair. Et le plus probable, c’est qu’il y en a plusieurs, puisqu’il y a des patients qui commencent leurs crises avec des auras, mais ce n’est pas le cas de la majorité. Certains ont toutes sortes de déclencheurs : alimentaires, inflammatoires, musculaires… Mais la fin de la cascade, on la connaît assez bien. On comprend qu’il y a un nerf chez ces patients qui peut relâcher des substances inflammatoires. On a longtemps cru que c’était une affaire d’artères et de vaisseaux sanguins qui se dilataient et provoquaient la douleur (ce qui expliquait le rythme pulsatoire de la douleur), mais on comprend maintenant que c’est le cerveau qui entraîne les vaisseaux à être plus dilatés.

On est partis d’une maladie qu’on croyait être un problème de vaisseaux sanguins pour aboutir à une maladie qui est plus attribuable à un cerveau irritable, qui déclenche un phénomène inflammatoire, douloureux. Et c’est majeur, parce que les substances inflammatoires qui provoquent la douleur, on les connaît; on en connaît une en particulier, qui apparaît à la fin de la cascade et qui est la cible des compagnies pharmaceutiques. C’est intéressant, parce que peu importe l’élément déclencheur, si on peut bloquer la cascade à la fin, on n’a plus besoin d’isoler la cause puisque le traitement s’appliquerait à tous les migraineux.

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À suivre : Migraines : la tortueuse route du traitement

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Exclusif•Sport et activité physique•Techno

Les applis des experts : mieux s’entraîner

Les spécialistes de la santé sont les mieux placés pour juger de la qualité des applications qui concernent leur champ d’expertise. Nous avons donc demandé à plusieurs d’entre eux de dévoiler à nos lecteurs une appli qu’ils utilisent, et dont ils croient qu’elle recèle les plus efficaces outils pour améliorer notre état de santé.

Deuxième de la série : l’appli du coach

La popularité des nombreuses formes d’entraînement en circuit de type bootcamp et la déferlante du CrossFit comme de ses sous-produits qui allient musculation et intensité cardiovasculaire relèvent d’une même constatation des experts de la condition physique : la redoutable efficacité des entraînements par intervalles.

Aussi surnommés entraînements fractionnés, ils s’opposent à un effort moyen et continu (par exemple, 30 minutes de jogging soutenu), proposant plutôt des pointes élevées d’effort (30 secondes de course rapide) entrecoupées de périodes de repos actif (1 minute de marche). Incontournable pour les athlètes, ce type d’entraînement est aussi extrêmement bénéfique pour les personnes sédentaires qui entament un processus de remise en forme, comme l’ont montré de nombreuses études.

En accélérant le rythme cardiaque pour le repousser jusqu’à ses limites physiologiques, l’intervalle améliore la capacité cardiovasculaire, mais on sait aussi qu’il active le métabolisme, permettant de brûler un plus grand nombre de calories pendant, et même après la période d’entraînement.

Mais quand on s’entraîne seul, se pousser à fond est parfois difficile. D’où l’utilité de l’application proposée par la kinésiologue Myriam Paquette : Seconds. « Elle est conçue pour chronométrer les intervalles, explique-t-elle, et elle est vraiment facile d’utilisation. »

Téléchargée (gratuitement, ou pour 4,99$ en version « pro ») en quelques instants, Seconds permet de choisir la durée de l’échauffement, du retour au calme, des fractions d’effort et des périodes de récupération. Un essai convainc rapidement : en quelques minutes, on est prêt à partir.

Seconds propose des modèles calqués sur divers types d’entraînements par intervalles, comme le Tabata ou le HIIT, mais il est aussi possible d’y intégrer des formules plus complexes, en mode « sur mesure », « ce qui demande un peu plus de temps », nuance Myriam Paquette.

« Parmi les avantages de cette application comparativement aux autres, j’aime que la présentation soit épurée et claire durant l’entraînement, note l’experte. On y indique aussi le nombre d’intervalles qu’il reste à effectuer, ce qui constitue une bonne motivation pour aller au bout de la séance quand elle est très exigeante. » Ou ce qui aide, simplement, à éviter de perdre le fil.

On peut intégrer des codes de couleurs pour les cadrans (effort en rouge, repos en bleu, par exemple), de même qu’il est possible de sélectionner une chanson ou une liste de pièces provenant de notre appareil qui joueront pendant les périodes d’effort ou de récupération, à notre choix.

Enfin, on peut utiliser Seconds au gym ou à la maison avec un système sans fil (comme Airplay, avec Apple TV) pour diffuser notre programme du jour sur un écran. Parfait pour éviter d’avoir à tenir notre appareil, ou si on s’entraîne en groupe.

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